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38-. l1 58.9] journal
toit son corps à Paris, pour l'enterrer à Saint-Denis dans le sepulchre magnifique de la chapelle de Vallois, que de son vivant elle y avoit bâti pour elle et le feu Roy son mary, ils le jetteroient à la voirie ou dans la riviere. Voila pour le regard de Paris. Quant à Blois, où elle étoit adorée et révérée comme la Junon de la cour, elle n'eut pas plutôt rendu le dernier soupir, qu'on n'en fit non plus de compte que d'une chevre morte. Quant au particulier de sa mort, le désespoir et la violence y ont été remarqués, comme en une fin très-miserable, conforme à sa vie. Basile, florentin, mathématicien très-renommé, a fait la révolution de la nativité de cette princesse, qui s'est trouvée très-véritable', en ce qu'il prédit qu'elle seroit cause de la ruine du lieu où elle seroit mariée.
On publia contre sa mémoire plusieurs pasquils el vers, dont voicy les meilleurs, faits pour lui servir d'épitaphe (0 :
La Reine qui cy gît fat un diable et un ange, Toute pleine de blâme et pleine de louange : Elle soutint l'Etat, et l'Etat mit à bas ; Elle fit maints accords et pas moins de débats ; Elle enfanta trois rois et cinq guerres civiles, Fit bâtir des châteaux et ruiner des villes, Fit bien de bonnes loix et de mauvais édits. Souhaite-lui, passant, enfer et paradis.
Le dimanche 8 janvier, Lincestre fit entendre au peuple la mort de la Reine mere : « laquelle, dit-il, a « fait beaucoup de bien et de mal, et crois qu'ill y a « encor plus de mal que de bien. Aujourd'hui se pré-Ci) Pour lui servir <tépitaphe : Ces vers ne sont pas de la main d« l'auteur de ces Mémoires, dans son manuscrit.
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